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Photo de lucho Edito...

Berrnard ARNAULT avait son musée parisien depuis la construction au bois de Boulogne de la fondation lLouis Vuitton, il n'est plus le seul. François PINAULT a lui aussi son espace d'exposition et pas des moindres : la bourse du commerce au plein coeur de Paris!
Le réaménagement des lieux a été confié à l’architecte japonais Tadao Ando, Prix Pritzker d’architecture 1995.
La Bourse de commerce est le troisième musée de la Collection Pinault, après le Palazzo Grassi (2006) et la Pointe de la douane (2009), à Venise.
Plus qu'un musée, c'est un espace d'expositions temporaires, (dix expositions par an en coordination avec les musées de Pinault Collection situés à Venise) qui va permettre aux amateurs d'art contemporain de découvrir une collection unique.
Je laisse à François PINAULT la conclusion de cet édito :

Lucho

"À la faveur de l’ouverture d’un nouveau lieu de présentation de ma collection à la Bourse de Commerce, au cœur de Paris, une nouvelle étape est franchie dans la mise en œuvre de mon projet culturel :partager ma passion pour l’art de mon temps avec le plus grand nombre".

François PINAULT

Bourse du Commerce - Pinault Collection

introduction

La rehabilitation et la transformation de la bourse sont confiées à l'architecte Japonais Tadao Andō qui réalise une coursive intérieure de 91 mètres de long et culminant à 9 mètres de hauteur afin d'observer les œuvres. Le site parisien, ouvert en mai 2021, comporte 3 000 m2 de surface d'exposition, un restaurant au 3e étage confié au chef cuisinier français Michel Bras, et un studio en sous-sol de 286 places destiné à accueillir des performances, des projections ou encore des conférences. Cette immense surface va permettre la rotation, entre les musées italiens et le site parisien de la fondation, des 10 000 œuvres de la "Pinault Collection", qui constituent un ensemble unique de peintures, de sculptures, de vidéos, de photographies, d’œuvres sonores, d’installations et de performances de près de 400 artistes qui font déjà l’histoire de l’art contemporaiou qui émergent seulement.
ci-dessous pour découvrez le plan des galeries d'exposition (grisées) de ce musée.


Pour cette exposition inaugurale, une sélection a été mise en place avec des œuvres de Sherman, Trouvé, Fisher, Lavier ou encore Stingel. On les retrouve dans 7 galeries en périphérie de la rotonde.

la rotonde - Galerie 2 - le Salon - la Promenade


la rotonde :




Il y a dans cette rotonde majestueuse une œuvre absolument étonnante, là aussi modeste, qui est celle d'Urs FISCHER. Elle donne l'impression d'un très grand classicisme, l'opposé de ce à quoi on s'attend en art contemporain : une sculpture du XVIe siècle, italienne, l'Enlèvement des Sabines. Et on se rend compte progressivement qu'en fait ce n'est pas une sculpture en marbre mais en cire ! Autrement dit, c'est une gigantesque bougie allumée qui va progressivement, tout au long de l'exposition, s'effondrer.



la promenade :
il faut imaginer que ce cercle délimitant la rotonde est entouré d'un autre cercle, constitué de vitrines en bois qui ont été restaurées et conservées à l'identique et dans lesquelles on présentait avant les innovations agricoles et techniques. Et par une autre pirouette très belle, Bertrand LAVIER - qui est cet artiste fabuleux héritier de Duchamp qui ne réalise rien lui même et qui joue sur les codes de la consommation - a investi ces vitrines pour créer une sorte de mini-rétrospective de son œuvre. Et pour voir cette mini-rétrospective, on est obligé de faire un deuxième cercle dans lequel on voit des œuvres majeures, comme ces "soclages", quand il met un objet sur un autre objet, un frigidaire sur un coffre-fort, etc.



le salon :
C'est la toute première oeuvre, en définitive, quand on rentre à la Bourse de commerce, c'est un gigantesque tableau, une gigantesque fresque de Martial Raysse avec des couleurs criardes.br /> 90%, disons le, de la critique d'art, la considèrent comme très laide, très horrible et du très mauvais Martial RAYSSE. Le très bon Martial Raysse étant celui des années 60, des années 70, dont François Pinault est d'ailleurs le plus grand collectionneur. Mais François Pinault, contre l'avis de ses conseillers, contre l'avis de critiques d'art, a tenu à affirmer sa fidélité, d'une part, à Martial Raysse et d'autre part, à dire à tout le monde "Vous vous trompez, moi, je sais que cette période de Martial Raysse que vous considérez comme nulle, très faible d'un artiste vieillissant, et bien non, elle deviendra majeure dans l'histoire de l'art !".



galerie 2:
David HAMMONS est un monsieur qui a un peu plus de 70 ans et qui est un artiste noir américain qui s'est engagé très tôt dans les mouvements de la défense de l'art créé par les Noirs et que François Pinault collectionne depuis quarante ans.
Quand François Pinault collectionne David Hammons, il n'était absolument pas connu, il était présenté dans de minuscules galeries. On a souvent l'impression que ce sont des oeuvres presque constituées de déchets, c'est vraiment très radical, très difficile. Ce qui est présenté est la plus grande exposition jamais réalisée au monde de David Hammons et elle s'achève par une cellule, une vraie cellule dans laquelle les Noirs américains opprimés dormaient. Et elle est présentée un peu dans la pénombre, à côté d'une fresque qui exprime le colonialisme le plus pire.
Il faut savoir que cette oeuvre, François Pinault a essayé de l'acquérir pendant plus de dix ans et il dit lui même qu'il a réussi, après des visites et des visites chez David Hammons - ils sont devenus extrêmement amis - pour un prix "quasi obscène". Mais ce prix obscène était ce prix de l'art et ce prix d'aller exposer cette oeuvre radicale et difficile pour donner à voir l'effroi aux visiteurs.



galerie 3


Cette galerie est entièrement dédiée à la photographie .
Michel Journiac, Louise Lawler, Richard Prince, Sherrie Levine, Cindy Sherman et Martha Wilson rompent avec l’usage de la photographie comme simple enregistrement du réel. L’image photographique n’a plus valeur de preuve. Ainsi libérée, elle « fictionne », brouille les notions d’identité, s’ouvre de nouveaux questionnements sur l’art, le genre, l’identité.
C’est en 1977 que le critique Douglas Crimp donne son nom à la « Picture Generation », dont font partie Cindy Sherman, Louise Lawler, Richard Prince et Sherrie Levine. Dans leurs recherches, l’image photographique n’est plus seulement un résultat mais l’étape d’un processus critique faisant intervenir des gestes tels que l’appropriation, la mise en scène, le recadrage ou la citation.
Chez Martha Wilson, pionnière de l’art féministe aux Etats-Unis, et en France chez Michel Journiac, la photographie devient une arme dans la lutte contre les stéréotypes qu’elle a, dans d’autres contextes, contribué à établir.
Note de lucho:
Amateur de photographies, je n'en ai pas trouvé, avis personnel, qui justifient le terme "d'oeuvres" même si elles illustrent parfaitement les objectifs de leurs auteurs. ceci explique l'absence d'image de cette partie (à l'exception de trois photos qui n'ont rien à voir avec le sujet et qui pourtant sont exposées dans cette galerie. (cf. texte ci-dessus)



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Galerie 4 - Galerie 5 - Galerie 6 - Galerie 7

Galerie 4 : RUDOLF STINGEL




Rudolf Stingel présente ici trois portraits, entre Europe et Amérique, histoire intime et histoire de l’art : celui de sa galeriste new-yorkaise Paula Cooper, incompa­rable découvreuse et défenseuse des avant-gardes ; celui de son ami l’artiste autrichien Franz West ; celui, enfin, en uniforme de soldat, du peintre Ernst Ludwig Kirchner, éminente figure histo­rique de l’expressionnisme allemand. Réalisés à partir de photographies de petits formats auxquelles l’artiste fait subir un important agrandissement sans en gommer les aspérités, défauts, flous ou marques de vieillissement, ces images sont fidèlement transposées par la peinture.






Galerie 5 : KIPPENBERGER
Martin Kippenberger est un peintre qui préfère à « artiste » le mot de « représentant », plus approprié au marché de l’art auquel il assume de participer. Fort de sa posture de prestataire, Kippenberger manie avec brio le burlesque et la caricature. Ses titres et formules cinglent : « le chômeur est tranquille le samedi », etc.
S’inspirant de la culture populaire et de l’histoire de l’art, il interroge la « mort de la peinture », les « avant-gardes » ayant fait long feu. Provocatrice, parfois cynique, son attitude tour à tour irrévérencieuse et complaisante, éreintant la « belle » peinture et faisant assaut de virtuosité, déchaîne, souvent, le scandale autant que l’enthousiasme..

Galerie 5 : SCHÜTTE
Thomas Schütte vit et travaille à Düsseldorf. Élève de Gerhard Richter et Fritz Schwegler à l’Académie des Beaux-Arts de Düsseldorf, il développe une pratique artistique très diversifiée qui – issue du mouvement minimal et de l’art conceptuel des années 1970 – aborde des sujets cruciaux comme le pouvoir, la mémoire, le rôle de l’art et son insuffisance face aux grandes questions de la condition humaine. Sculptures, architectures, variations poétiques, autoportraits, sont autant de sujets qui structurent l’oeuvre de l’artiste, considéré aujourd’hui comme l’un des réinventeurs de la sculpture.

Galerie 6 : TUYMANS
Luc Tuymans est né en 1958 à Mortsel, en Belgique. Il vit et travaille à Anvers. Considéré comme l’un des peintres les plus influents de la scène artistique internationale, Luc Tuymans s’est consacré à la peinture figurative depuis le milieu des années 1980 et a contribué, tout au long de sa carrière, à la renaissance de ce médium dans l’art contemporain.
Ses oeuvres traitent de questions liées à la guerre, et plus particulièrement la Seconde Guerre mondiale, la banalité du mal, la combinaison baroque de la tragédie et de la farce, l’ambiguïté de la réalité et de ses images.

Galerie 7 :TABOURET
Claire Tabouret (née en 1981 et travaillant à Los Angeles) est l’héritière de la peinture d’histoire et du genre du portrait, son œuvre est habitée de photographies personnelles, d’images anonymes, d’autoportraits. Elle peint par superposition d’épaisseurs, de couleurs, tout en fluidité et en transparence, dans un demi-jour traversé de fluorescences.

Galerie 7 : DOIG
eter Doig, né 1959 à Edimbourg, grandit dans les Caraïbes et au Canada, avant de se former à Londres. Il vit entre Londres et Trinidad dans les Caraïbes. Le caractère incommensurable de la nature, sa puissance métaphysique, marquent ses toiles. Inspiré par le romantisme allemand, Edward Hopper, Edvard Munch, comme par les films d’horreur, Doig peint des lieux indomptés, traversés de traces laissées par l’homme : habitations, canoës, silhouettes… Son lexique simple (homme, bateau, eau, neige), peint d’après une réalité altérée par la photographie, conserve à ses toiles un caractère énigmatique sous des dehors presque naïfs.

Galerie 7 : CHENG / YIADOM-BOAKYE / DUMAS / SERPAS / MARSHALL
Je n'ai pris aucune photos de ces artistes...

In Situ

Quelques dizaines de pigeons, perchés sur les balustrades par Maurizio Cattelan, toisent les visiteurs depuis les hauteurs de la Rotonde, la souris animatronique de Ryan Gander bavarde sans fin devant les ascenseurs et les « gardiens » sculptés de Tatiana Trouvé veillent sur les œuvres exposées dans toutes les galeries...




conclusion

Paris est la ville au monde où il y a le plus grand nombre d'expositions. Quand on compte l'ensemble des musées, centres d'art, galeries, il y a plus d'expositions qu'à New York, beaucoup plus qu'à Londres. C'est unique au monde et on ne pensait pas que ça pouvait encore s'accroître !

Fabrice Bousteau